Le D.S.T (Dispositif de Séparation de Trafic)

Parfois appelé “rail”, comme si les navires utilisaient des chemins comme les trains, le D.S.T. est un schéma virtuel, mais bel et bien défini par des positions géographiques, et dessiné sur les cartes de navigation.

Le premier dispositif semble avoir été créé dans le Pas de Calais.

Celui d’Ouessant a été conforté suite au naufrage de l’Amoco Cadiz, super pétrolier dont les Bretons se souviennent malheureusement bien puisqu’il a généré une pollution des côtes qui a nécessité beaucoup de moyens, humains et techniques, afin de limiter les conséquences sur les côtes, ou de réparer les dégâts dus à cette pollution.

Pour vulgariser, il s’agit de “routes” virtuelles que la plupart des gros navires sont obligés d’emprunter. Le D.S.T comporte une ou des voies “montantes” et “descendantes”, ainsi que des zones neutres (séparation) où les navires n’ont le droit d’aller que dans certaines conditions. Mais aussi parfois une zone “côtière” qui est une espèce de “no man’s land”.

Si vous participez à notre Challenge, vous rencontrerez plusieurs D.S.T. Tout d’abord, celui d’Ouessant, dans l’ouest de cette Île, mais aussi au sud, à l’est et à l’ouest des Iles Scilly.

On est gâté !

Comment aborder ces dispositifs, que ce soit en “course” ou en croisière, sur un voilier (défini “navire à voile” dans la réglementation).

Un “Navire à voile” n’utilise pas son moteur, sinon il devient “Navire à propulsion mécanique”.

Restons en donc au voilier pur.

Tout d’abord, au vu du parcours de la Scilly Race, le D.S.T. d'Ouessant peut être évité. Sur un trajet “cardinale W Chaussée de Sein" à "l’ouest des Iles Scilly", la différence de distance est de l’ordre de 6 milles. Soit environ 12 milles aller-retour sur un trajet de presque 500 milles. Mais si l’on veut “gratter” ces quelques milles, il faut agir avec prudence.

Dans un premier temps, le navire à voile “ne doit pas gêner” un navire circulant dans une voie de circulation du D.S.T. Il n’est pas clairement stipulé que le navire dans cette voie est “prioritaire” (puisque la priorité n’existe de toute façon jamais dans le RIPAM ( Règlement International pour Prévenir les Abordages en Mer) mais on peut considérer que si on ne doit pas “gêner”, et bien c’est que l’autre aura toujours raison. Et de toute façon, il est toujours plus gros, plus fort et plus rapide, et si vous souhaitez avoir raison dans ce cas, il vous sera vite démontré que vous aurez tort puisque probablement c’est vous qui ferez naufrage et non lui.

Ensuite, on a deux choix, couper la voie de circulation avec un angle le plus proche des 90 degrés, ou emprunter cette voie en y entrant en son début et en y sortant à sa fin. On ne peut considérer y entrer par le milieu puisque notre trajet ne nous permet pas de justifier que nous arrivons d’un port obligeant à intégrer la voie de circulation en son milieu.

Emprunter la voie de circulation appropriée au large d’Ouessant nous rallongera énormément, et la couper à 90° ne nous fera gagner que 1 mille ou 2 à peine. Pour le D.S.T. au sud de l’Archipel des Scilly, la manœuvre sera plus intéressante, mais aussi plus aisée.

Pour conclure, et cette façon de voir n’engage que moi bien évidement, il vaudra mieux contourner le D.S.T. d’Ouessant par un point situé autour de 48°41’ N / 006°04’ W. Pour celui situé au sud des Scilly il faudra être attentif et prêt à manœuvrer.

L’entrée de la Manche est une des zones au monde où le trafic maritime est le plus important.

Je vous conseille de garder en permanence une veille attentive sur VHF 16, de travailler un peu votre anglais maritime (qui fera l’objet d’un prochain article), et de vous assurer que votre réflecteur radar est bien positionné. Certains CROSS ou Sémaphores acceptent de contrôler votre visibilité sur un écran radar. Il suffit de leur demander en donnant votre position.

Profitez de l’avant saison, en juillet et août, ils ont malheureusement beaucoup d’autres choses à gérer !

Bon vent et naviguez Safe !