Des règles, toujours des règles ...

Dans notre Article 1, nous avons abordé les règles de navigation dans les D.S.T. C’est important pour notre challenge car nous en rencontrerons un “gros”, le rail d’Ouessant.

Mais en dehors des D.S.T, il se passe quoi ?

On considère que l'on fait route “à la voile”, puisque c’est ce qu’on aime et que nos bateaux ne sont pas vraiment correctement motorisés pour la plupart.

Le “navire à voile” désigne le navire qui fait route à la voile, même s’il possède une machine, à condition toutefois que celle-ci ne soit pas utilisée pour la propulsion. Cela signifie que vous pouvez démarrer votre moteur pour charger vos batteries, mais en aucun cas vous ne devez l’embrayer, sinon vous serez considérés comme « navire à propulsion mécanique », et là , les règles changent.

Prenons le cas de deux « navires à voile » :

Un navire bâbord amure (qui reçoit le vent de son côté gauche) devra toujours laisser la place à un navire tribord amure (qui reçoit le vent de son côté droit).

Par contre, si deux navires sont sous la même amure, c’est celui qui est « sous le vent » de l’autre qui est privilégié.

Mais il y a une exception qui malheureusement n’est pas toujours appliquée : Un navire est considéré comme rattrapant s’il se situe dans le secteur du feu de poupe, soit en arrière du travers à plus de 22,5°. Pas toujours facile à estimer vous me direz. Et bien dans le doute, considérez-vous comme navire rattrapant et faites un large tour. C’est ce que dit le R.I.P.A.M.

Je rappelle au passage qu’il n’y a pas de priorité dans la règle, mais uniquement des privilèges.

Prenons quelques exemples :

Je suis tribord amure, un navire bâbord amure fait « route de collision ». Je ne manœuvre pas, je surveille, il doit me laisser passer. Il va probablement abattre un peu pour me passer sous le vent, ou virer de bord.

Je suis au moteur, face au vent qui est faible. Un navire tire des bords de grand largue sous genaker. Je surveille, la situation est claire, mais arrivé à proximité, il « empanne » et vient droit sur moi. Il commet une erreur. Un navire privilégié doit conserver sa route et sa vitesse jusqu’à ce que la situation soit claire, au risque de perdre son privilège.

Un navire à voile doit s’écarter :

- D’un navire qui n’est pas maître de sa manœuvre (deux feux rouges de nuit, deux boules noires de jour)

- D’un navire à capacité de manœuvre restreinte (feux rouge blanc rouge de nuit, boule, bicone, boule de jour)

- D’un navire en train de pêcher (feu vert sur blanc ou rouge sur blanc de nuit, cônes rejoints par les pointes de jour)

Un navire à propulsion mécanique « simple » même s’il fait 300 mètres :

- Doit s’écarter de votre route

- Sauf dans un D.S.T ou un chenal

- C’est assez théorique, il faut être vu, et il faudra un certain temps au navire pour se dérouter, mais c’est la règle.

Navire de pêche et navires en train de pêcher, nuance ...

Un navire de pêche faisant route est un navire à propulsion mécanique. Il est peu probable de pouvoir chaluter à 10 nœuds. Il y a parfois quelques abus de la part des navires de pêche qui arborent leurs marques ou leurs feux « navire en train de pêcher » dès la sortie du port, alors dans le doute, soyez prudents.

De plus nos amis les marins-pêcheurs sont souvent occupés sur le pont de travail et ont des projecteurs puissants qui les empêchent de bien nous voir. Soyez indulgents, ils passent bien plus de temps en mer que nous, plaisanciers, et c’est leur gagne-pain.

Dans tous les cas de doute, manœuvrez ! Franchement et à temps, afin de montrer à l’autre que vous l’avez vu.

Bon vent et naviguez Safe !