Transatlantique #1 - Golfe de Gascogne
- ScillyRace
- 13 juin 2019
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 juin 2019

Le bateau, un First 42S5.
L’équipage, un skipper expérimenté, un second, deux équipiers bénévoles.
Le départ à lieu de La Rochelle, le bateau, enfin je dirais les bateaux, sont neufs, tout juste sortis de chantier et vendus dans le cadre de la « défiscalisation » à des propriétaires qui les envoient aux Antilles pour une gestion-location.
Nous prenons possession du bateau début février. Préparation pour la « transat » car le bateau est neuf, et doit arriver neuf aux Antilles. Pas toujours simple après quelques milliers de milles et des conditions météorologiques pas toujours simple. Donc on met tout sous plastique, les coussins du carré sont habillés de papier bulle, vous savez, ces plastiques d’emballage qu’on adore serrer entre les doigts pour éclater les petites alvéoles remplies d’air. Les planchers sont recouverts de cartons qui auront bien du mal à rester en place et rendront les déplacements dangereux à la gîte.
A l’extérieur, c’est plastique bulle aussi, et grey-tape ou duke-tape sur les 2 étages de barres de flèches afin de protéger la grand voile des frottements et d’une usure prématurée.
On charge aussi des bidons de gasoil supplémentaires, on rempli les coffres de vivres et on tend des filets dans le carré pour les fruits et les légumes. Un bon stock de bouteilles d’eau minérales est embarqué.
Le bateau fin prêt, l’équipage a l’occasion de faire plus ample connaissance en fréquentant les nombreux bars du vieux port de La Rochelle.
Tous les matins c’est visite du centre de prévisions météo afin de discuter avec l’ingénieur qui nous fait un bon briefing sur les conditions à venir. On a le temps de flâner car en février, c’est dépressions sur dépressions et aucune « fenêtre » ne semble s’ouvrir pour dégolfer. (Sortir du Golf de Gascogne).
Après presque 3 semaines d’attente et le remplacement de 3 VHF fixes toutes neuves, l’une après l’autre, il est temps de partir.
Le rythme des quarts s’installe, destination Madère. D’abord des rotations de 4 heures, en double, afin de familiariser les équipiers, novices, à la navigation. Puis viendront des quarts de 3 heures. Skipper, équipier, second, équipier alterneront jusque Madère, notre prochaine escale.
Au départ la météo est plutôt clémente mais un vent soutenu de sud-ouest, soit « pleine poire » nous force à nous arrêter quelques heures au Portugal pour souffler un peu.
Sardines grillées, bières, fête, car d’autres voiliers nous on rejoint. L’ambiance Rochelaise se trouve transportée à Peniche.
Nous repartons rapidement, grand voile 2 ris et moteur dans un bon clapot et un vent soutenu. Les milles se gagnent à force de mouvements secs et inconfortables, les équipiers s’amarinent mais les poissons sont parfois nourris. Rien de bien grave, le « métier » qui rentre.
La houle s’allonge et grossie. Très longue, les creux doivent bien atteindre 6/8 mètres mais le bateau passe bien, il trace sa route en montant et descendant tranquillement sur ces dunes. C’est par contre annonciateur de quelque-chose de pas terrible, et effectivement, le vent monte subitement, atteignant près de 60 nœuds, et vient dans le même temps du sud-ouest au nord-ouest, quasiment instantanément. Pas le temps de choquer, le bateau se couche. Tout valdingue à l’intérieur, les équipets s’ouvrent, les tiroirs glissent et vident leur contenu dans les moindres recoins.
Sur le pont on intervient rapidement. La grand voile est choquée en grand puis affalée complètement.
Nous continueront notre route presque jusque Madère avec 35/45 nœuds de vent mais cette fois au grand largue dans une mer forte. Le port du harnais devient obligatoire sur le pont et dans le cockpit. Certaines vagues viennent taper brusquement sur la hanche tribord, et de fait, dans le dos du barreur.
10 jours après la Rochelle nous arrivons à Madère pour un repos bien mérité. Le bateau va bien, l’équipage aussi. 3 jours de pose pour mettre un pied à terre, profiter des Gambas grillées au pili pili et du bon vin, et refaire le plein de vivres.
Bon vent et naviguez Safe !
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